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Carlos Tavares (PSA Peugeot Citroën) : « le véhicule autonome va faire énormément progresser la sécurité routière »

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Le blog du Congrès mondial sur les Transports Intelligents a rencontré le Président du groupe PSA à l’occasion du salon de Francfort. Carlos Tavares nous donne sa vision du véhicule connecté et autonome et nous livre au passage un scoop.

PSA a fait parler de lui cet été avec une C4 Picasso autonome. La bonne nouvelle, c’est que ce véhicule sera exposé au congrès sur votre stand. Et le véhicule va même faire le voyage par la route depuis la région parisienne jusqu’à Bordeaux ?

Cela prouve bien que le véhicule existe. Nos techniciens ont eu à coeur de démontrer que, pendant la reconstruction économique du groupe, nous avons préservé l’essentiel, à savoir la capacité de créer de nouvelles technologies et d’innover. Nous avons toujours protégé cette activité et c’est la raison pour laquelle nous nous retrouvons maintenant dans le peloton de tête des entreprises qui développent des véhicules autonomes. Nous allons en apporter la démonstration en venant à Bordeaux par la route* avec un véhicule de ce type.

Vous l’avez d’ailleurs testé vous-même en région parisienne…

Oui, je l’ai essayé autour de Vélizy (lieu du centre de recherche de PSA, dans les Yvelines) et c’était très convaincant. Je sentais qu’il y avait autour de moi un peu de nervosité, mais j’ai trouvé l’essai très sûr et très serein. Nous sommes dans une très bonne tendance en matière de développement et de maturité de la technologie, que nous allons introduire au plus tard en 2020. Nous espérons d’ailleurs que, d’ici là, le contexte réglementaire dans lequel nous évoluons se sera adapté. Pour ce qui est des tests, nous avons été les premiers à recevoir une autorisation sur route ouverte avec ce prototype là.

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Vous êtes un pilote confirmé. Est-ce que ce n’est pas un peu frustrant pour vous de laisser le volant à une machine ?

Pas du tout. je fais du sport automobile depuis maintenant 35 ans, et je n’en suis jamais sorti, mais il y a une énorme différence entre la qualité de vie à bord d’un véhicule – et en particulier la qualité du temps dont je dispose – par rapport au plaisir que j’éprouve à piloter la machine sur une piste fermée en concurrence avec d’autres pilotes. Ce sont deux expériences différentes. Je pense que le véhicule autonome va nous apporter fondamentalement deux choses au niveau de l’être humain. La première, c’est la sécurité. Compte tenu des développements et de la sophistication qui est derrière, son propre pilotage nous apportera des comportements prévisibles et reproductibles, sans les erreurs de l’humain. La sécurité routière va énormément progresser par le biais de la prise en charge par la machine des situations délicates, en appliquant des protocoles de prudence inscrits dans le véhicule autonome. On va gagner aussi sur un deuxième volet au quotidien qui est celui de rendre à l’utilisateur du véhicule du temps de grande qualité. J’ai le privilège d’être souvent conduit et de travailler dans ma voiture deux heures par jour, une heure à l’aller et une heure au retour. Cela me permet de me concentrer et de prendre connaissance des messages, mais aussi de pouvoir dialoguer avec quelqu’un au téléphone dans de bonnes conditions. On peut imaginer que l’on puisse rendre au client tout ce temps de grande qualité, avec des gains en qualité de vie dans le domaine professionnel ou dans le cercle familial. Si on cumule les deux avantages que sont plus de sécurité et plus de temps de grande qualité, on peut imaginer que la voiture autonome connaîtra un grand succès.

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Le corollaire de la voiture autonome, c’est la voiture connectée : une voiture qui dialogue avec les autres ainsi qu’avec l’infrastructure. Et c’est ce que vous allez présenter également à Bordeaux ?

C’est très important, parce que les consommateurs aujourd’hui nous envoient un message simple et clair. Ils veulent une continuité de la connexion entre leur maison, leur bureau et le véhicule, via le smartphone. Nous sommes en situation de leur offrir cette capacité. Dès aujourd’hui, à l’occasion du salon de Francfort, les véhicules de la gamme DS sont connectés, avec des protocoles qui rendent la communication possible à bord avec des smartphones Android et avec l’iPhone. PSA, qui n’a jamais baissé la garde en matière d’investissement en R&D, fait dans ce domaine également partie du peloton de tête, comme pour les essais de la voiture autonome. Nous sommes heureux de participer à ce congrès pour partager notre vision et notre expérience.

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Un point d’actualité, si vous le voulez bien : en France, on aborde la sécurité routière en évoquant la vitesse et une réponse qui passe par plus de radars, alors qu’on voit bien, ici à Francfort, que toutes les marques généralisent les aides à la conduite. N’est-ce pas la technologie qui pourrait demain sauver des vies ?

Oui, je suis tout à fait d’accord. je trouve que nous avons un problème de diagnostic. Quand on regarde le travail qui a été fait par les acteurs depuis maintenant plusieurs décennies, on constate qu’un effort important a été fait en matière d’infrastructures, il y a des progrès absolument colossaux qui ont été faits par les constructeurs automobiles, dans le domaine de la sécurité passive mais aussi de la sécurité active. On en arrive maintenant à un niveau qui nécessite que l’on se pose des questions, qui vont au-delà de simplement continuer à faire un peu plus la même chose. Nous avons deux dimensions, celle de l’être humain qui n’est pas parfait et qui peut être traitée par le véhicule autonome, et une autre qui relève du comportement tant que ces véhicules ne sont pas là. En ce qui concerne le comportement, je pense qu’on ne fait pas le bon diagnostic du plaisir qu’il y a de se comporter de manière civile et respectueuse de la vie des autres lorsqu’on est au volant. A titre personnel, quand je suis sur les pistes pour faire une course, je sais qu’il y a des règles à respecter. Et quand je suis sur la route, je sais qu’il y a des règles à respecter aussi et je suis apaisé par rapport à cela. Je crois qu’aujourd’hui, si on veut continuer à progresser en sécurité routière, on ne peut pas faire l’économie d’un questionnement au-delà de la simple répression. Qu’est-ce qu’on peut faire pour séduire les utilisateurs de ce magnifique objet de liberté de mouvement qu’est l’automobile et les inciter à se comporter de manière civile, pour justement protéger la liberté que nous avons de nous déplacer d’un point A à un point B ?

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Ici, à Francfort, vous avez été invité à intervenir dans le cadre d’un forum, le New Mobility World, aux côtés de Chris Urmson, qui dirige le programme de véhicules sans chauffeur chez Google. Qu’avez-vous envie de lui dire ?

C’est d’abord une approche intéressante et qui bouscule les idées reçues. Elle met tout de suite l’enjeu sur le véhicule sans conducteur, ce qui est sans doute un raccourci un peu rapide, parce que pour arriver à ce niveau là il faut quand même développer toutes les technologies qui permettent d’assurer au consommateur une sécurité maximale. Donc, atteindre ce niveau là implique de passer d’abord par des paliers et une consolidation de la technologie. Ce n’est sans doute pas l’avis de mon interlocuteur. Il y a une autre dimension dont tous les journalistes me parlent : est-ce que vous, chez PSA, vous avez peur de Google ?

Et vous avez peur ?

Ce que je leur dis, c’est simple. Ces entreprises qui ont connu un grand succès sont dirigées par des gens qui réfléchissent et qui ont un sens des affaires. La question que l’on peut se poser, c’est pourquoi des gens qui ont un sens des affaires aussi abouti viendraient dans une industrie où l’investissement en capital est énormissime, le retour sur investissement très faible et le risque d’échec très important ? Pourquoi est-ce que des gens particulièrement aiguisés au sens des affaires prendraient un tel risque ? Ils ne vont pas prendre ce risque là, car ce ne sont pas des experts du monde automobile. Ils ne vont pas mettre un capital énorme pour une rentabilité faible et un risque de mauvaise exécution très important. Donc, j’en arrive à la conclusion qu’il est préférable qu’ils établissent des partenariats avec des constructeurs automobiles. Nous, chez PSA, on est habitué à établir des partenariats dans de multiples domaines et on est ouvert à avoir une discussion avec eux, comme avec d’autres d’ailleurs. Mais, nous voulons un partenariat gagnant-gagnant, qui respecte notre capacité à rester connecté avec le client final mais qui va aussi se nourrir des expériences que ces entreprises ont su créer. On voit ça plutôt comme une opportunité de partenariat intelligent, et pas comme une menace.

 

*Des blogueurs participeront au voyage et feront vivre en live cet événement.

L’automobile et la route en force au Congrès ITS de Bordeaux

 

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Historiquement, le Congrès Mondial sur les ITS s’est formé autour de l’automobile et du monde de la route. Ce n’est donc pas un hasard si ces deux secteurs sont largement représentés à Bordeaux.

A ce jour, plusieurs constructeurs ont décidé de participer à l’exposition : Toyota et Honda, de même que PSA Peugeot Citroën et Renault, sans oublier Ligier (via Easymile, avec son partenaire Robosoft) et Navya. On note également la présence de plusieurs équipementiers, tels Actia Automotive, Bosch, Continental, Denso, Fujitsu, Ibeo, Michelin, NEC, NXP, Panasonic, Peiker, STMicroelectronics et Valeo. La liste comprend par ailleurs des spécialistes de l’ingénierie comme AKKA Technologies, Applus+ IDIADA et Vector, le pôle de compétitivité Mov’éo, ainsi que des représentants de la cartographie (Here et TomTom), de l’aide à la navigation (Garmin, PTV), de l’information trafic (Inrix, réseau TISA*), de la big data (IBM) et de la connectivité (Auto Talks, Ericsson, Kapsch, Huawei, Orange, T-Systems).

* Le réseau TISA regroupe notamment Garmin, Michelin et V-Trafic (Médiamobile) et met en avant le protocole TPEG pour délivrer plus de données via la radio numérique.

L’automobile de demain est également représentée par deux instituts de recherche qui travaillent sur le véhicule connecté et l’automatisation de la conduite : l’IRT System X et VEDECOM.

Plus anecdotique, la société américaine Local Motors sera présente au Congrès pour présenter sa voiture qui s’imprime en 3D.

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Le monde de la route intelligente vient en complément avec l’ASFA, la Sanef, Colas (dont sa filiale Aximum spécialisée dans la signalisation, les équipements de sécurité et la gestion dynamique des flux), Vinci (dont sa filiale Eurovia), et plusieurs équipementiers qui font de la gestion de trafic (Cohda Wireless, groupement ITS Infra, Lacroix, Lindsay, Sterela…).

Le projet Corridor, qui réunit les Pays-Bas, l’Allemagne et l’Autriche autour des ITS coopératifs entre les véhicules et les infrastructures sera aussi représenté à l’exposition.

Il ne faut pas oublier non plus la dimension environnementale de l’événement, d’où la présence de l’IFP Energies Nouvelles et d’acteurs comme EDF et Cofely Ineo.

 

Le véhicule open source et connecté de l’Aquitaine au Congrès ITS

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Parmi les nombreuses nouveautés à découvrir à l’occasion du 22ème Congrès mondial sur le transport intelligent (ITS), il y aura Ampool. « La voiture libre et ouverte » est un véhicule électrique en open source, modulaire et connecté. Porté par le cluster Aquinetic et soutenu par la Région Aquitaine*, ce projet révolutionnaire préfigure l’automobile de demain.

Le concept a été imaginé à la base par la start-up italienne OSVehicle, créatrice de la première voiture en open source, dont les plans sont sur Internet et livrable en kit. C’est pour l’instant une coque, un châssis, quatre roues, des sièges et un moteur électrique. La voiture peut être assemblée en 45 mn. Un concept qui a été présenté en France pour la première fois il y a un an, lors de Futur en Seine.

C’est d’ailleurs dans le cadre de ce festival dédié à l’innovation que le pôle Aquinetic, spécialisé dans les technologies libres, a découvert le véhicule. Il a décidé d’en décliner une version améliorée, en vue du Congrès ITS de Bordeaux, en octobre prochain.

Depuis février dernier, le cluster a donc rassemblé progressivement autour de ce projet des partenaires locaux aux compétences complémentaires, notamment Gazelle Tech pour la carrosserie en matériau composite, VLM pour le prototypage, l’ESDL (École supérieure de design des Landes), l’IUT des Pays de l’Adour pour les smarts grids et la gestion de l’énergie, Aïga Design et TED pour le design de la voiture, Previmétéo et Dev1.0 pour les capteurs et le tableau de bord, Welo pour la gestion de flottes de véhicules, Esens pour la communication et Babylon Ware pour les modèles économiques sur le matériel libre.

L’objectif est de développer un véritable véhicule, avec une carrosserie et tous les équipements permettant de l’homologuer sur la route. Il sera aussi connecté, afin de pouvoir s’adapter à de multiples usages tels que les déplacements urbains, les visites touristiques, la logistique du dernier kilomètre ou les travaux agricoles de précision pilotés à distance par GPS.

 

*La Région Aquitaine a subventionné le projet à hauteur de 65 000 € dans le cadre du dispositif Aquitaine Proto.

HERE sélectionné pour un projet pilote d’ITS en Finlande

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La filiale du groupe Nokia*, spécialiste de la cartographie et des services de navigation, annonce avoir été sélectionnée par les Autorités de Transport Finlandaises pour diriger un projet pilote visant à communiquer des alertes de sécurité entre automobilistes en circulation.

Premier du genre à être initié en accord avec la directive européenne sur les ITS, ce projet baptisé COOP va permettre d’évaluer les réseaux mobiles et des technologies Cloud de localisation, en testant notamment leur capacité à communiquer rapidement des informations critiques de sécurité, tels que des plaques de verglas, un animal sur la route, une congestion inattendue ou encore un accident.

Prévue pour débuter en 2016, dans la région d’Helsinki, cette expérimentation permettra de déterminer comment la technologie peut rendre la conduite plus sûre, alors que les voitures deviennent de plus en plus connectées.

Le projet ne nécessite pas de balises en bord de route. Néanmoins, HERE étudie comment intégrer une infrastructure équipée si cela s’avérait nécessaire.

 

*Nokia a accepté le rachat de HERE par un consortium formé d’Audi, BMW et Daimler, qui détiendront chacun des parts égales. La transaction sera finalisée en 2016.

Jean-Hubert Wilbrod (Neavia Technologies) :  « Notre savoir-faire est reconnu dans le dialogue entre la voiture et la route »

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Le blog du Congrès ITS de Bordeaux poursuit ses entretiens, à quelques mois de cet événement phare. Nous avons rencontré le PDG de Neavia Technologies, qui expose et participe également aux démonstrations sur la voiture connectée et autonome.

Le congrès ITS de Bordeaux, qui a lieu en octobre, va-t-il constituer pour vous une vitrine?

Oui, bien sûr. Nous y serons présents, en tant que membre du pôle Mov’éo et du groupement ITS Infra. Ce sera l’occasion de montrer nos produits, qui seront utilisés pour les démos. A Bordeaux, nous travaillons notamment avec l’institut VEDECOM pour une démo de véhicule connecté et autonome. Nous sommes également associés avec le CEREMA (centre d’études et d’expertise sur les risques, l’environnement, la mobilité et l’aménagement) sur le projet Compass4D qui vise à faire dialoguer des feux équipés avec les véhicules pour les alerter du passage au vert ou au rouge.

D’où vient votre expérience des ITS ?

Depuis sa création en 2003, la société a développé des outils pour remonter des  données et des images, avec des capteurs à faible consommation d’énergie. Nous avons profité des projets liés aux ITS (systèmes de transport intelligent) en Bretagne pour travailler avec le département des Côtes d’Armor, où nous avons installé un système de détection de contre-sens, ainsi que des capteurs pour détecter les animaux en bord de route. Ce savoir-faire a permis d’élargir à la détection d’événements routiers, avec des outils intégrant des fonctions de communication radio.

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Et c’est ce qui a vous a permis de collaborer avec le secteur automobile ?

Oui, Neavia a noué des partenariats, avec Renault notamment vers 2010, afin de développer des systèmes coopératifs routiers, afin que les véhicules échangent des infos entre eux et avec l’infrastructure aussi. Ce sont des technologies dérivées du Wi-Fi, adaptées pour la communication avec les véhicules. Nous utilisons des protocoles spéciaux et pas les mêmes bandes de fréquence.

C’était l’époque du projet SCORE@F. Qu’est-ce que cela vous a permis d’apprendre ?

Nous avons en effet participé à ce projet, qui s’est échelonné entre 2010 et 2013 et qui associait plusieurs partenaires, dont PSA Peugeot Citroën, l’IFSTTAR et d’autres encore. Ce travail nous a permis de développer de nouvelles technologies, avec des unités de bord de route. Notre offre a évolué, avec des modules de matériels et des protocoles de Car2X. Dès lors, il était possible de faire dialoguer des voitures, des véhicules de chantier et des unités de bord de route avec les logiciels d’exploitation qui vont avec. L’expérience acquise nous a permis de répondre à des appels d’offres de la suite logique de ce programme, qui est le projet SCOOP@F en France, mais aussi en Allemagne, qui a projet similaire de corridor, associant les Pays-Bas et l’Autriche.

Quelle est votre expérience à l’international ?

Notre savoir-faire est reconnu, car on a fait partie du projet européen Drive C2x, piloté par Daimler. Au sein de ce projet, où figuraient aussi Audi, BMW (qui s’est retiré après) et Volvo, on a utilisé du matériel communicant français. En fait, on est assez peu d’acteurs dans ce domaine, avec quelques concurrents aux Pays-Bas, en Allemagne et en Autriche, et les seuls en France. Neavia a une compétence complète dans le matériel et le logiciel. C’est ce qui nous permet d’avoir une offre intégrée et optimisée. Et nous continuons d’investir dans la recherche, où notre bureau de R&D près de Saint-Brieuc embauche des ingénieurs.

Quelle évolution apporte selon vous l’arrivée de la voiture connectée ?

C’est une approche par le service. Aujourd’hui, il y a un grand nombre d’objets qui s’enrichissent par des technos collaboratives. Je pense à toutes les fonctions liées à l’automatisation, l’horizon électronique, la combinaison avec les ADAS. En associant les capteurs du véhicule avec des moyens de détection à moyenne portée, grâce à la fusion de données, on arrive à des solutions pertinentes et intéressantes.

 

Premières répétitions à Bordeaux pour le Congrès ITS

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Pendant une bonne partie de la semaine, quelques uns des exposants du Congrès ITS de Bordeaux sont venus sur place pour réaliser des premiers tests en vue de l’événement. Au parc des expositions, on pourrait résumer cela par un véhicule connecté et autonome (Link & Go d’Akka Technologies), un vélo connecté (Nigiloc) et des drones (Reflet du Monde).

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A Bordeaux-Lac, durant ces quelques jours, on a pu voir tourner des véhicules autonomes, encadrés par d’autres véhicules. Ils ont roulé sur route ouverte, grâce à une dérogation accordée par les pouvoirs publics. Mais, c’était pour des essais, afin de vérifier la connectivité avec l’infrastructure. La presse, qui a été conviée hier après-midi, a pu rencontrer quelques acteurs pour échanger sur ces premiers jours d’essais. Les photographes ont pu ainsi approcher le prototype d’Akka Technologies, l’un des plus attendus du congrès.

Voir les photos du Link & Go

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Durant cette session, VEDECOM est également venu rencontrer les journalistes. Si le secret est encore gardé sur les lignes de son véhicule autonome (qui concentre le savoir-faire du meilleur de l’industrie automobile française), avec interdiction de prendre des photos, on sait désormais que le souhait est d’embarquer des technologies réalistes à des coûts « automobiles ». C’est donc sur la base d’un véhicule de série électrique, et avec des capteurs mieux intégrés que sur la Google Car, que ce prototype fera son apparition en première mondiale à Bordeaux en octobre prochain. Le véhicule pourra aussi proposer des services connectés, en lien avec la conduite ou les phases où le conducteur est plus passif.

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Que diriez-vous de ce type de proposition en mode autonome ?

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Toujours en matière de véhicule autonome, l’UTBM a présenté une partie de sa démonstration, qui porte sur la détection d’autres véhicules aux intersections, et une gestion automatisée des priorités. A un moment, les journalistes ont pu voir le conducteur sortir les mains de la vitre avant, pendant que le véhicule – un Renault Scenic – roulait en mode autonome.

Plus de détails sur YouTube.

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Le drone est sans doute l’appareil qui se rapproche le plus du véhicule autonome. Et il était présent aussi hier à Bordeaux-Lac. La société Reflet du Monde, qui travaille sur les drones du futur, sera présente lors du Congrès mondial sur les ITS. Elle sera là pour apprendre aux participants à piloter un drone, mais aussi pour prendre des images du congrès, et en particulier des démonstrations (dont celles de voitures autonomes, évidemment), qui seront retransmises sur écrans géants.

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Voici le retour sur écran d’un opérateur de prises de vues à partir d’un drone.

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Et le véhicule connecté ? Il était là bien sûr. Continental a donné quelques détails sur son véhicule relié au cloud et baptisé « Holisitic Connectivity », donnant accès à une foule de services. La presse a pu également tester les feux connectés à Bordeaux, qui ont été déployés dans le cadre du projet Compass4D. A bord de véhicules équipés d’une liaison G5 (proche du Wi-fi), elle a pu mesurer l’intérêt d’une communication permettant de savoir quelle vitesse respecter pour être sûr de passer au feu vert, ou au contraire incitant à couper le moteur quand on sait que le feu rouge va durer longtemps. Une démo très réaliste et aménagée sur 13 carrefours à partir de Bordeaux-Lac.

Voir les photos de Compass4d, fournies par Geoloc Systems.

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Plus surprenant, on a pu voir aussi au parc des expositions un vélo connecté, grâce à la balise de Nigiloc qui permet d’être alerté en cas de vol et même de pouvoir le localiser (grâce à un accord avec Sigfox).

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Enfin, le cluster Topos Aquitaine – hôte du congrès ITS – a profité de cette journée pour organiser sur place un « living lab ». Cette formule de discussion ouverte entre membres permet de discuter librement d’innovation et de faire avancer plus rapidement les idées.

SCOOP@F : une vitrine de la voiture connectée à la française

 

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Le ministère de l’Ecologie procède actuellement au lancement du projet SCOOP@F. Il s’agit de la suite logique d’un autre programme dédié à l’expérimentation de ce qu’on appelle le Car2X (communication entre les véhicules et avec l’infrastructure), et qui avait pour nom SCOR@F. Il est bien plus ambitieux, car le budget global est d’environ 20 millions d’euros et va permettre d’équiper 3 000 véhicules sur près de 2 000 km de routes.

Ces véhicules connectés de nouvelle génération seront présentés en avant-première par PSA Peugeot Citroën* en octobre prochain, lors du congrès mondial sur les ITS. Il se trouve que Bordeaux et sa rocade font partie des 5 sites retenus au niveau national, tout comme l’Île-de-France, la Bretagne, l’autoroute A4, ainsi que des routes départementales en Isère.

SCOOP@F est un projet qui associe les constructeurs automobiles PSA et Renault, de nombreux gestionnaires routiers, des universités et des centres de recherche. De nouveaux partenaires devraient rejoindre le projet en 2016, parmi lesquels Orange et des partenaires étrangers pour permettre des tests croisés avec les projets similaires dans d’autres pays européens (par exemple le projet Corridor entre Rotterdam, Francfort et Vienne).

Le projet sera mené en deux vagues.

La première, qui a démarré en 2014 et se poursuit jusqu’en 2017, se concentre sur les services essentiels à la sécurité routière (alerte chantiers, signalisation embarquée, collecte de données), avec des communications basées sur la technologie Wi-Fi G5.

La seconde (sur la période 2016-2018) explorera de nouveaux services (information sur le trafic, information multimodale) et des communications hybrides Wi-Fi G5 / cellulaire.

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Concrètement, les véhicules communiqueront à l’infrastructure et aux autres véhicules équipés des informations sur les obstacles rencontrés, leur position, ou encore leur vitesse. C’est utile pour le conducteur, qui recevra via une tablette installée sur le tableau de bord les différentes alertes.

En retour, les données émises par les voitures et captées par les bornes seront retransmises aux gestionnaires routiers qui pourront s’en servir pour connaître l’état du trafic et intervenir plus efficacement sur les incidents qu’avec des moyens classiques (boucles de comptage, caméras). Ce type de système permet aussi d’améliorer la sécurité des agents intervenant sur les routes. En cas d’intervention ou de chantier, une alerte sera donnée à tous les véhicules équipés pour signaler leur présence.

 

*Avec deux cas de figure concrets sur la rocade de Bordeaux : la présence signalée d’un piéton aux autres usagers alentours et une zone de chantier temporaire. Les démos se feront en coopération avec la DirAtlantique. PSA va déployer 110 véhicules en 2016 dans le cadre de ce projet.