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Les sessions en français du Congrès ITS de Bordeaux

 

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Même si le Congrès Mondial sur les ITS est un événement international par essence, où les débats se tiennent en langue anglaise, et avec un programme chargé (plus de 250 sessions, dont 100 sessions techniques et scientifiques), des conférences auront lieu en français.

Elles sont au nombre de 8 et couvrent les principaux thèmes du congrès.

6 octobre 

Table Ronde : L’électromobilité en France, un enjeu régional, tant pour le développement et l’aménagement de nos territoires que pour accompagner l’évolution de la mobilité (11 h – 12 h 30). Organisée par SETEC ITS.

Utilisation des « Big Data » en matière de mobilité intelligente : état de l’art et innovations (13 h 30 – 15 h). Conférence organisée par IBM.

Comment anticiper les influences des données sur la mobilité ? (15 h 30 – 17 h). Conférence organisée par SETEC LAB.

7 octobre

Table Ronde : eCall 2017 : vers le SOS automatique et la voiture connectée pour tous (11 h – 12 h 30). Organisée par IMA.

Les défis théoriques et techniques de la conduite automatisée (16 h – 17 h 30). Conférence organisée par MinesParisTech.

8 octobre

Le projet SCOOP@F (9 h – 10 h 30). Conférence organisée par les ministères français (MEDDE/DGITM/DIT/GRT).

Innovation et transition : le vélo au cœur des mobilités (11 h – 12 h 30). Conférence organisée par le Club Ville et Territoires Cyclables.

Stationnement en voirie : les nouveaux modes de paiement et de contrôle (13 h 30 – 15 h). Conférence organisée par EGIS.

 

Photo : Thomas Sanson, mairie de Bordeaux, via l’agence Canal Com.

La voiture connectée selon Honda, NXP et Siemens

 

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Parmi les démos organisées dans le cadre du Congrès ITS de Bordeaux, on pourra suivre celle proposée par NXP. Ce fabricant de semi-conducteurs, issu d’une ancienne division de Philips, va équiper 3 véhicules Honda de sa technologie et en partenariat avec Siemens. Les voitures pourront dialoguer entre elles et avec l’infrastructure, grâce à un module V2X (l’équivalent en Europe est le Car2X).

C’est en fait une application concrète du projet de corridor reliant les Pays-Bas, l’Allemagne et l’Autriche avec une infrastructure communicante.

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Elles seront également dotées d’une puce RFID, afin de pouvoir détecter la présence d’usagers plus vulnérables comme les utilisateurs de deux-roues et les piétons (si par exemple un étiquette RFID est intégrée au cartable d’un enfant).

NXP a aussi prévu à bord un système permettant d’optimiser le passage au feu vert. Profitant de la présence de feux tricolores communicants, équipés dans le cadre du programme Compass4D à Bordeaux, les voitures Honda pourront recueillir en temps réel des données sur le trafic, les accidents et les travaux. Elles pourront aussi conseiller une moyenne à respecter afin de pouvoir bénéficier des feux verts sur un trajet donné. Une consigne qui permet d’économiser du carburant et de limiter les émissions de CO2.

 

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Plus original, NXP va aussi profiter du congrès pour montrer comment il peut protéger les voitures connectées, en bloquant par exemple de fausses consignes de vitesse qui pourraient être envoyées par un hacker.

La protection contre le piratage : un thème abordé au Congrès ITS de Bordeaux

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Cet été, les médias ont relayé plusieurs cas d’intrusions réussies par des hackers* à bord de voitures connectées aux Etats-Unis.

Tout a commencé par le piratage d’une Jeep Cherokee. Le magazine Wired a fait appel à deux experts en sécurité informatique Charlie Miller (ingénieur en sécurité chez Twitter) et Chris Valasek (chercheur spécialisé sur les véhicules pour une entreprise de sécurité informatique). Armés d’un ordinateur, ils ont pris le contrôle du véhicule. Certes, ils connaissaient l’adresse IP du véhicule, mais ils ont quand même réussi à pénétrer dans le système informatique du véhicule. Et tout cela à partir du système multimédia UConnect qui offre la connectivité à bord, via notamment une borne Wi-Fi. Les pirates ont réussi à neutraliser les freins et couper le moteur. Jeep a dû inciter ses clients à faire revenir en atelier 1,4 million de voitures pour y installer un patch.

Un peu plus tard, deux autres chercheurs en sécurité ont présenté, à l’occasion de la conférence DEF CON 23 à Las Vegas, le piratage d’une Tesla Model S. Marc Rogers et Kevin Mahaffey ont tout simplement emprunté le modèle d’un ami et ont passé deux ans à voir ce qu’il y avait sous le capot. Ils ont réussi à s’introduire avec les privilèges administrateurs au niveau du réseau local qui connecte le système de divertissement à la voiture, en passant par un bus Ethernet. Ensuite, ils ont installé une porte dérobée leur permettant de contrôler certaines fonctionnalités à distance, depuis un smartphone. Ils sont arrivés ainsi à ouvrir ou fermer les portes, allumer les phares, activer la radio, etc. Ils pouvaient également modifier l’affichage des instruments du cockpit. Ils ont même réussi à stopper net le véhicule quand celui-ci roule à faible vitesse (5 miles/heure). Toutefois, Tesla a mis à la disposition de ses clients un patch avant que l’information ne soit rendue publique. Les chercheurs ont admis que c’était là la grande force de la marque, qui offre de fréquentes mises à jour « over the air ».

Plus récemment, des chercheurs de l’Université de San Diego ont réussi à actionner les essuie-glaces d’une Corvette et à désactiver les freins, en passant par un adaptateur Bluetooth. Il s’agit de ces systèmes qu’on trouve de plus en plus, que l’on branche sur le port OBD et qui permettent de relayer sur le smartphone des données sur le diagnostic, ainsi que d’autres infos. Les chercheurs ont simplement envoyé des SMS à l’adaptateur pour agir à distance sur le réseau CAN de bord. Pour l’anecdote, ils ont réussi leur coup avec un système fabriqué par la société française Mobile Devices.

La cyber sécurité sera l’un des thèmes abordés au Congrès ITS de Bordeaux. Elle fera l’objet d’une session exécutive (ES10) le 8 octobre (11 h – 12 h 30). On pourra y entendre notamment Lars Reger, le responsable technique de NXP Automotive. Ce sous-traitant connaît bien la connectivité et a d’ailleurs prévu, dans le cadre des démos, de montrer « en live » comment on peut bloquer des consignes de vitesse envoyées à distance par des hackers. La conférence, qui traitera également du respect de la vie privée et de la propriété des données, fera intervenir aussi un expert indien (Munish Chellani, responsable des ITS chez KPIT Technologies) et un autre des Pays-Bas (Jan van der Wel de la société Technolution).

*Pas vraiment des amateurs, mais plutôt des spécialistes dont un a travaillé pendant un temps à la NSA.

Ubimobility Connected Cars France : l’opération reconduite en 2016

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Après le succès du premier événement Ubimobility Connected Cars France, organisé conjointement avec Bpifrance, filiale de la caisse des Dépôts et de l’Etat, et Business France, l’agence française pour le développement international des entreprises, qui a permis à 8 entreprises innovantes* de rencontrer les acteurs de l’automobile et des ITS aux Etats-Unis, cet été au mois de juin, une édition 2016 se profile déjà.

A l’automne, un nouvel appel à candidatures sera lancé et le comité de sélection accueillera un nouveau juge, dont le nom sera dévoilé à ce moment-là. Rappelons que le jury de l’édition 2015 était constitué de représentants de Google, General Motors, Delphi, Valeo et des Universités de Berkeley et du Michigan.

En attendant, voici une vidéo qui permet de revivre l’édition de cette année.

Et pour se mettre dans l’ambiance de la voiture autonome, Ubimobility renvoie vers cette session de questions-réponses autour de Chris Urmson, en charge du projet « Self Driving Car » chez Google.

 

*dont Actia et Navya qui seront présentes au Congrès ITS de Bordeaux.

CanCan : l’application qui réconcilie le smartphone et la conduite

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Lors du Congrès ITS de Bordeaux, une start up du nom de CanCan lèvera le voile sur son application pour smartphone qui sera présentée en avant-première sous forme d’un démonstrateur. Une de plus, pensez-vous. En fait, il s’agit d’un ensemble de services en lien avec la conduite, grâce à la combinaison d’un boitier, branché sur la prise OBD* du véhicule et connecté en Bluetooth, et d’une interface adaptée à la conduite pour relayer les informations sur le téléphone.

A aucun moment, il n’est nécessaire de regarder son mobile en conduisant. La sécurité est la priorité de la start up.

Les concepteurs de ce service ont veillé à délivrer uniquement des messages en mode push, ce qui signifie qu’aucune navigation n’est demandée pour faire fonctionner l’application. Et surtout, les commandes et informations sont générées en mode vocal. Il n’est pas nécessaire non plus de manipuler le smartphone.

L’application CanCan permet donc de rester connecté au volant sans enfreindre la loi.

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Son premier intérêt est de délivrer un diagnostic rapide du véhicule à chaque démarrage, grâce au dialogue avec le réseau de bord, qu’on appelle communément le CAN, via la prise OBD. Le service permet également de bénéficier de conseils d’éco-conduite en temps réel et de bénéficier sur la route d’informations géolocalisées** (parkings, stations-services, restaurants, promotions touristiques…). CanCan prévoit aussi un système d’appel d’urgence (avec des numéros pré-enregistrés) en cas de panne ou d’accident.

L’idée est également de créer une communauté (de type Waze ou Coyote), afin d’enrichir le contenu.

Et quand on se trouve en dehors de la voiture, l’application reste utile. Elle permet d’être prévenu quand le véhicule bouge, ou tout simplement de garder un œil sur son véhicule quand on le prête à un proche, à condition d’opter pour un module optionnel.

Au moment du congrès de Bordeaux, des bêta testeurs pourront tester l’application CanCan sous Android et iOS. L’objectif est de sortir en fin d’année.

*quels que soient le modèle et la marque, à condition que le véhicule ait été immatriculé après 2004.

**en fonction du contexte de conduite, par exemple quand la voiture est arrêtée.

L’Amérique veut accélérer le déploiement de la voiture connectée

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L’administration Obama veut accélérer l’examen réglementaire d’un texte imposant l’installation dans tous les véhicules neufs de la technologie V2V* (vehicle-to-vehicle) permettant d’échanger automatiquement des informations entre eux, via des réseaux sans fil de type Wi-Fi. Cette proposition sera soumise à examen d’ici la fin de l’année, soit un an avant le calendrier prévu, a indiqué le secrétaire aux Transports Anthony Foxx.

Le principe du V2V est simple : grâce aux ondes radio à courte portée, les voitures qui en sont équipées échangent des informations sur la vitesse, la distance, la présence de véhicules ou d’obstacles.

Cette technologie, qui coûterait environ 350 dollars par véhicule selon les calculs de la NHTSA, l’agence de sécurité routière, offre aussi une assistance dans deux types de situations : quand un véhicule doit tourner à gauche (Left Turn Assist) et avant de s’engager sur un carrefour sans visibilité (Intersection Movement Assist).

Toujours selon et organisme, la technologie pourrait éviter jusqu’à 592 000 accidents et sauver 1 083 vies par an.

Aucune règle n’impose ce type de dispositif actuellement aux États-Unis, mais certains conducteurs ont commencé à prendre les devants. C’est le cas de General Motors, qui en équipera la Cadillac CTS en 2016.

*L’équivalent en Europe est le Car2Car

La French Tech à l’assaut du marché américain des ITS

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Si le monde entier a rendez-vous à Bordeaux pour le congrès sur les ITS en octobre prochain, les jeunes entreprises françaises n’hésitent pas à traverser l’Atlantique pour se faire un nom sur le marché de la voiture connectée et autonome.

Business France et Bpifrance vont accompagner huit entreprises françaises, qui ont été sélectionnées sur dossier par un jury prestigieux constitué de représentants de Google, General Motors, Delphi, Valeo et des Universités de Berkeley et du Michigan.

Les lauréats de cette première édition du programme Ubimobility Connected Cars sont :

Actia : une société toulousaine spécialisée dans le diagnostic des systèmes embarqués ;

Eliocity : une startup liée au groupe Mobivia, qui a développé un boîtier, qui se branche sur la prise diagnostic du véhicule et communique les informations sur le smartphone de l’utilisateur ;

Intempora : un éditeur de logiciels spécialisé dans les applications multi-capteurs embarquées temps réel ;

Krono-Safe : une start up issue du CEA qui a créé un système d’exploitation en temps réel capable de traiter les informations transmises par de multiples capteurs ;

Navya : une société qui a repris les brevets d’Induct sur une navette 100 % électrique et autonome ;

Roadeyes : un acteur qui développe un enregistreur vidéo d’incidents pour les véhicules ;

Trust In Soft : une start up qui propose des outils d’analyse de code source pour fiabiliser les logiciels ;

Vulog : le grand spécialiste des technologies d’autopartage (Auto Bleue à Nice et bien d’autres réalisations dont un nouveau service à Vancouver).

Le 14 juin prochain, ces représentants de la French Tech s’envoleront pour les Etat-Unis. Ils vont entamer un périple de 17 jours qui les emmènera d’Ann Arbor, en banlieue de Détroit, à Chicago, puis à San Francisco, à la rencontre des acteurs majeurs de la voiture connectée et autonome.

Une opportunité unique pour s’ouvrir les portes d’un marché très prometteur. D’après le Boston Consulting Group, le marché mondial des technologies embarquées dans
l’automobile représentera 42 milliards de dollars en 2025 et 77 milliards en 2035. Un marché tiré par le véhicule autonome qui devrait représenter 13 % des ventes de véhicules neufs au niveau mondial en 2025 et près de 25 % en 2035.

*où le Department of Transportation développe un plan de mise en circulation de 20 000 véhicules connectés entre 2017 et 2019.

Smart Transportation Innovation Coalition : quand l’Amérique parle d’une seule voix de la mobilité de demain

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Pour peser plus efficacement auprès du Congrès, et surtout parler d’une seule voix, plusieurs fédérations ont décidé de se regrouper et de former ce qu’on appelle la « Smart Transportation Innovation Coalition ». Ce groupe souhaite défendre  les intérêts de la voiture connectée et autonome, en englobant au passage les smart cities.

Le résultat se traduit par une alliance objective de Detroit à la Silicon Valley, de GM à Google, avec en plus les équipementiers et les concessionnaires auto.

Qui sont les membres de la coalition ? On retrouve des associations liées au monde de l’automobile (Alliance of Automobile Manufacturers, Association of Global Automakers, Motor and Equipment Manufacturers Association, Intelligent Car Coalition, National Automobile Dealers Association), plus liées au transport intelligent (Intelligent Transportation Society of America), ou de l’électronique grand public (Information Technology Industry Council, qui comprend une cinquantaine de compagnies, dont Apple, Google, Intel, Microsoft).

Dans un courrier adressé aux membres du Congrès, la coalition met en avant l’intérêt des aides à la conduite (anti-angles morts, freinage automatique) qui peuvent réduire le nombre d’accidents, la connectivité au service de la sécurité routière (alertes liées au verglas, aux embouteillages) et du confort de conduite (mises à jour over the air, diagnostic à distance, véhicule autonome), sans oublier les smart cities (infos sur les places de parking, gestion des carrefours et protection des piétons).

Le progrès technologique est vendu comme un facteur de compétitivité, tout en permettant de sauver des vies, réduire les embouteillages et améliorer l’environnement.

Un exemple dont l’Europe pourrait s’inspirer et qui nourrira sans doute les débats lors du Congrès ITS de Bordeaux.