Le blog du Congrès ITS de Bordeaux a rencontré à Paris le PDG de Navya, Christophe Sapet, à l’issue de la présentation de l’Arma. C’est une toute nouvelle navette autonome que la société basée à Lyon va mettre en service lors du congrès, et pour des démonstrations sur route ouverte.
Vous avez développé un modèle très différent de ce que l’on connaissait jusqu’à présent chez Navya…
Oui, c’est le fruit d’un travail acharné qui a duré un an. Le véhicule va pouvoir transporter des passagers pour la toute première fois, lors du Congrès ITS de Bordeaux.
Comment pourrait-on qualifier ce véhicule ?
On s’est inspiré des codes de l’automobile et de ceux du transport urbain, mais on a voulu aussi innover. Le fait qu’il n’y ait pas de poste de contrôle a permis d’adopter un look un peu différent. Le véhicule est par exemple symétrique : il peut aller aussi bien dans un sens que dans l’autre. Il ouvre donc de nouvelles possibilités. C’est un véhicule dont les lignes sont fluides et à l’intérieur duquel règne une clarté phénoménale. L’objectif était de diminuer la zone d’appréhension par rapport à l’usager qui doit le trouver accueillant et avoir envie de monter à bord.
Ce véhicule va-t-il rouler sur site fermé ou sur route ouverte ?
Dans le cadre de l’expérimentation du congrès ITS Bordeaux, il va circuler sur route ouverte. C’est d’ailleurs l’un des seuls à avoir ce type d’autorisation. Nous espérons que les visiteurs du congrès apprécieront les capacités du véhicule et trouveront la démonstration bluffante.
Aujourd’hui, quelles sont les ambitions de Navya ?
Il existe deux sociétés françaises qui font ce type de navette autonome. Nous, on considère que le marché potentiel est très important. On le chiffre à environ 10 000 véhicules de ce type en Europe. Les premières réponses que l’on a du marché sont extrêmement favorables. Nous avons rencontré beaucoup d’opérateurs de transport, de représentants de municipalités et de sites industriels : tous ces acteurs nous ont fait part de leur préoccupation de pouvoir transporter des gens dans des conditions plus attractives, en termes de coût d’exploitation mais aussi de sécurité. Par ailleurs, le fait que la navette soit électrique permet aussi de réduire la pollution.
Bruno Bonnell, le fondateur d’Infogrames, a investi dans ce projet. On sait qu’il s’intéresse notamment à la robotique. Que pense-t-il du véhicule ?
Bruno Bonnell a créé le fonds d’investissement Robolution Capital qui est le principal actionnaire de Navya et qui a financé le développement de ce projet. Je pense qu’il porte un regard intéressé. Ce type de véhicule préfigure ce que l’on verra rouler demain.